Maroc : L’apprentissage du Safran

Eté 2000. Suite au naufrage de l’Erika, nous avons décidé de ne pas produire de sel par principe de précaution.
Je ne reviendrais pas sur cette malheureuse histoire qui a encore plus divisé les Paludiers indépendants et la coopérative. 
Un premier été sans travail : un voyage au Maroc pour y trouver du SAFRAN.
Il est très facile d’être dupé en achetant pour du safran des barbes de maïs coupés en morceaux et teintées.
Comment reconnaître un vrai SAFRAN
En fait, 86 % du safran commercialisé dans le monde ferait l’objet de falsification.
Les fraudeurs utilisent la fleur de carthane, le souci, les barbes de maïs, les fibres de soie teintés en rouge.
Quant à la poudre, n’en parlons pas : curcuma ou pire encore de la brique pilée.
Le safran est l’épice la plus chère au monde. Normal qu’elle attise la convoitise.
Le safran s’achète en pistil, uniquement en pistil ! Il doit être souple au toucher, et ne casser que sous la pression. Il ne doit pas être trop brun, ni moisi. Il ne doit pas piquer sous la langue.
Le haut du pistil doit avoir une forme de trompette, et surtout la même couleur, pas de tâches blanches, et si tel est le cas, c’est qu’il a été récolté trop tôt.

Connaissant un petit peu le safran, en rentrant dans la pièce, j’ai tout de suite dit : « Ce n’est pas du safran ! ».  250g de safran sur une table, et vous parfumez un château entier !
Le vendeur m’a répondu : « c’est pas moi, c’est le patron, il a dit de choisir cette qualité ».
De ce voyage, je suis revenu bredouille, la prochaine fois, il faudra plutôt aller visiter l’Atlas, que Marrakech.

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